La question des migrants en Libye n’a pas manqué d’être soulevée lors d’un point de presse entre les journalistes et l’ambassadeur de France au Sénégal, Christophe Bigot. Le chef de la diplomatie française a évoqué l’idée d’une coopération efficiente entre les Etats concernés pour arriver à une lutte efficace contre les réseaux de trafiquants d’hommes opérant en Libye.
Lunsi soir, le diplomate s’entretenait avec les journalistes. Il a appelé à « une très bonne coopération » entre Etats africains concernés par cette question, « pour lutter plus efficacement et plus férocement » contre ces réseaux de trafiquants.
Les échanges entre Christophe Bigot et les journalistes ont eu lieu en marge d’une réception qu’il donnait à sa résidence, pour les participants à la réunion du Réseau français de coopération et d’action culturelle, qui se tient pour deux jours à Dakar. Les chefs de service de coopération et d’action culturelle des ambassades françaises d’Afrique ainsi que les conseillers de coopération et d’action culturelle (COCAC) étaient également présents.
« Il faut aussi faire ce travail politique en Libye pour stabiliser le pays et faire en sorte que ses institutions soient plus solides et puissent exercer tout leur rôle sur le pays pour mettre fin à ces pratiques », a dit le diplomate.
L’ambassadeur affirme avoir tiré la sonnette d’alarme sur ce problème. « Je suis consterné, scandalisé par cette abomination, mais ces faits étaient connus ». Affirmant avoir lui-même alerté « à plusieurs reprises depuis plusieurs mois sur le fait que des trafiquants utilisaient les migrants, abusaient d’eux, les kidnappaient et les réduisaient en esclavage ».
« Cette situation était bien connue et je suis très heureux que les télévisions aient pu montrer cette réalité », a déclaré l’ambassadeur de France au Sénégal.
Pour Christophe Bigot, la première chose à faire serait « de lutter avec férocité contre ces trafiquants, contre ces marchands qui, avec indignité, utilisent les hommes et les femmes dépourvus d’espoir qui choisissent la migration ».
« Il faut lutter férocement contre ces réseaux et retenir que ces réseaux ne sont pas uniquement en Libye, mais ils sont sur tout le chemin emprunté par les migrants », a ajouté le diplomate français.
Le chef de la diplomatie française a laissé entendre que les autorités libyennes seraient « totalement » opposées à ces pratiques, « mais seulement, il leur faut les moyens d’assumer leur autorité sur tout le territoire ».