Résistance aux antimicrobiens, connue sous le vocable de RAM dans le jargon scientifique, pourrait causer à l’économie mondiale une perte annuelle de 100.000 milliards de dollars si rien fait pour juguler le phénomène, a déclaré ce jeudi 23 novembre à Dakar, Augustin Faye, directeur de Cabinet du ministre du Commerce.
« Si aucune mesure n’est prise, le monde connaîtra une perte économique de 100.000 milliards de dollars/an d’ici à 2050 à cause de la RAM. Il urge donc agir contre cette problématique complexe à cause de l’absence de frontières de la RAM qui n’épargne aucun pays ni aucun continent. Il faut donc une réponse multisectorielle et pluridisciplinaire », a expliqué M. Faye.
Il ouvrait un atelier de sensibilisation sur les Résistances aux Antimicrobiens (RAM).
Citant une étude américaine, Augustin Faye a souligné qu’aujourd’hui, environ 700 000 décès sont enregistrés annuellement à cause de la RAM. Et, d’ici 2050, on estimerait à 10 millions de décès par an.
« La RAM constitue ainsi un problème transversal qui touche aussi l’humain que l’animal », a-t-il dit.
Suffisant pour que Cheikh Gueye, chargé des programmes FAO-Sénégal, indique que la progression de la RAM représente une menace majeure pour la Santé humaine et animale.
« Elle met en danger la médecine vétérinaire moderne et constitue un risque pour a la salubrité de notre alimentation et de notre environnement. Les antimicrobiens jouent un rôle critique dans le traitement des maladies des animaux d’élevage et des plantes cultivées. Leur utilisation est essentielle pour la sécurité alimentaire, pour notre bien-être et celui des animaux. Toutefois, l’utilisation inappropriée de ces médicaments favorise l’apparition de micro-organismes résistants aux antimicrobiens et constitue une grave menace pour santé publique », a expliqué M. Gueye.