Quelques temps avant la cérémonie d’investiture du président kényan Uhuru Kenyatta, des échauffourées ont éclaté ce mardi 28 novembre à Nairobi entre la police et des militants d’opposition, mais aussi du pouvoir. Uhuru doit prêter serment pour un second et dernier mandat après sa victoire à l‘élection d’octobre.
En présence de 13 chefs d’Etat – principalement africains accompagnés de fanfares militaires le président doit sceller dans la matinée son maintien à la tête du pays pour cinq années supplémentaires, dans un stade bondé de 60.000 personnes du nord-est de la capitale Nairobi.
Cette prestation de serment marque ainsi la fin d’une saga électorale marquée notamment par l’invalidation en justice du scrutin du 8 août. Toutefois, le pays sort meurtri de cet exercice démocratique, qui lui a rappelé ses profondes fractures ethniques, géographiques et sociales.
La police a bouclé mardi matin un terrain du sud-est de Nairobi où l’opposition, qui a boycotté l‘élection d’octobre, comptait organiser son propre rassemblement. Lorsqu’environ 200 partisans de l’opposant Raila Odinga ont tenté de se rendre sur les lieux, la police a répondu à coups de gaz lacrymogène et par des tirs de semonce, selon une journaliste de l’AFP.
Le déploiement sécuritaire était important à travers la capitale, et la circulation a été bloquée sur plusieurs grands axes.
L’opposition répète ne pas reconnaître la victoire de M. Kenyatta et ce depuis plusieurs semaines. Elle a d’ailleurs promis de poursuivre une campagne de “désobéissance civile” suivie jusqu‘à présent de manière inégale par ses partisans.
Selon plusieurs témoins, 56 personnes ont perdu la vie depuis le début des violences entamées le 8 août principalement dans la brutale répression des manifestations de l’opposition par la police.
Et ce mardi matin, la violence était au rendez-vous autour du stade de Kasarani, où la police tirait des gaz lacrymogènes sur des partisans du président qui tentaient de pénétrer dans le stade déjà rempli. Ces échauffourées ont fait plusieurs blessés.
« Je veux juste voir le président Uhuru Kenyatta parce que j’ai voté pour lui. Pourquoi sommes-nous frappés comme des partisans de NASA (la coalition d’opposition, ndlr) », a déclaré l’une d’entre eux, Janet Wambua.
Gaz lacrymogène
En réponse, la police a tiré des gaz lacrymogènes et affronté à coups de matraque aussi bien des partisans de l’opposition que du parti au pouvoir.
Ces incidents ont eu lieu autour du stade déjà plein dans lequel des partisans du président ont tenté de pénétrer pour assister à la cérémonie d’investiture, ainsi qu’autour d’un terrain du sud-est de la ville où l’opposition entend organiser son propre rassemblement.