Ceux qui pensent que le SIPADAK, salon international du pagne africain de Dakar ne se limite qu’à l’exposition de pagnes seront sacrément surpris.
L’endroit force l’attention. Impossible de passer sans s’arrêter, car il y a un je ne sais pas quoi dans la décoration ou dans les objets exposés qui tapent dans l’œil et forcent l’admiration. C’est peut-être l’effet wax.
En ce jour premier, 22 novembre, correspondant à l’ouverture officielle du salon, les visiteurs ont droit à une exposition d’une multitude d’articles fait à la main et créés à partir du wax.
La deuxième édition de ce salon se tient du 22 au 28 novembre 2017. La plupart des exposants partagent l’idée que le pagne constitue un vecteur de création d’emploi, à travers de multiples activités commerciales, traditionnelles ou innovantes qui s’y prêtent.
Murielle, une exposante s’active à l’étalage de ses produits. Quelque chose dans sa façon d’être force le respect et la sympathie. La sénégalaise d’origine congolaise, au visage avenant, le rire facile. Murielle confie avoir été au courant de la tenue du salon par les réseaux sociaux. « J’ai eu à participer à la première édition du SIPADAK. Elle a été un grand succès. » Murielle a la conviction que le salon attirera beaucoup de visiteurs. « Je sais que beaucoup viendront, déjà par curiosité. De plus, ils savent que lorsqu’il y a un salon comme celui-ci, nous avons forcément des nouveautés que l’on expose ici, et qu’on a pas eu le temps de mettre en ligne, » explique-t-elle. En même temps, lors d’événements comme celui-ci, les exposants se font une toute nouvelle clientèle.
« Quand on parle du pagne, c’est le pagne et ses dérivés. Lorsqu’on a un tissu wax, l’on pensera généralement en premier, à en faire un vêtement, ce qui est un produit dérivé. Nous, nous avons pensé à en faire un peu plus en fait, » dit-Murielle. Dans son stand, Charmes d’Afrique, le nom de la marque de fabrique, les chaussures créent l’euphorie. Ce sont des ballerines, des chaussures à talons, des sacs à main, tous, d’une originalité sans mesure.
« Si certains tissus et pagnes comme le wax ne sont pas fabriqués en Afrique, ils n’en représentent pas moins le continent, d’où l’importance de promouvoir le pagne et d’encourager les femmes à le promouvoir davantage, » lance une exposante à quelques pas du stand de Murielle. De son vrai nom Aminata, l’exposante qui se dit être designer marque son terroir de par ses jupes, pull en wax, en passant par des étuis lunettes, des coffrets maquillages et accessoires, de quoi flatter la coquetterie féminine. « Nous sommes tous autant habitués à préférer le made in USA, le made in Italia, plutôt que le made in Senegal ou in Afrique, lance-t-elle mimique. Alors cette exposition est un moyen de communication nous permettra de monter notre savoir-faire. »
Derrière le stand d’Aminata, l’on est agréablement surpris de découvrir une exposition de canapés. C’est le pagne africain sous toutes ses formes. L’étonnement se lit même sur les visages des visiteurs. « Le wax fait des miracles ». Quand on renoue avec quelque chose, il faut que cela soit jusqu’au bout des doigts. Nous avons renoué avec le wax, lâche Yaye Dieynaba emballée, occupée à arranger son territoire.
A bout des stands, les sandales, pochettes, casquettes, bonnets, et poupées en wax laissent les visiteurs bouche bée.
Changement de format
Comparée à l’année dernière où, au premier jour du salon déjà, on a vu la présence d’autorités ministérielles. Pour cette année, la cérémonie d’ouverture est prévue deux jours après l’installation, ce vendredi 24 novembre. Alexandre Gubert Lette, chargé de la communication de l’événement nous l’explique : « Nous sommes dans une logique d’exploitation de quelque chose d’innovant. Nous nous sommes dits que c’étaient assez innovant de laisser le temps aux exposants de s’installer confortablement afin de pouvoir tâter le pouls de l’environnement. De plus, Dakar est une capitale qui bouge beaucoup les weekends. En ce sens donc, ceux qui prennent d’assaut la corniche en profiteront certainement pour regarder, assister au panel, ou se procurer des articles, » dit-il.
Comme pour dire, à chaque événement correspond une manière particulière de le porter.
Concernant la diversité des produits, allant des tissus, aux habits, en passant par les accessoires, les chaussures, et même les fauteuils de salon, M. Lette affirme que cette variété est absolument le but de l’événement. « Le pagne est juste un point de départ. Aujourd’hui avec le pagne, on peut faire de la décoration extérieure, intérieure, customiser des fauteuils, des sacs à main. Ce n’est pas uniquement pour faire des habits, c’est pour faire plus. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle nous avons invité beaucoup de PME, qui ont une créativité assez débordante et qui savent créer des choses toujours nouvelles. »
Les organisateurs ont tenu à la présence d’étrangers dans l’événement. « Cette année, le SIPADAK c’est huit pays : Mali, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, Congo, Mauritanie, Ghana. Dakar est une mégalopole africaine, et le SIPADAK s’inscrit aussi dans cette dynamique, interroger la culture du pagne et comprendre en quoi est-ce vecteur d’intégration » dit-M. Lette.
L’on se rend compte à travers cette exposition, que ce salon vise à « promouvoir la richesse du pagne africain » à travers une plateforme d’échanges et de rencontres B to B.