Le scrutin présidentiel de ce jeudi 26 octobre 2017 au Kenya est émaillé de violences. Des heurts qui ont déjà fait trois morts en mi-journée. Des affrontements en marge du vote avec les policiers qui ont entraîné le report du vote dans les régions les plus touchées par les violences.
Au moins trois personnes sont mortes par balles au cours d’affrontements entre forces de l’ordre et partisans de l’opposition en marge du scrutin. Parmi elles figure un jeune homme, blessé à Kisumu, dans l’ouest du pays. Transporté à l’hôpital, il « a succombé à ses blessures », a déclaré Henry Omosa, infirmier dans l’établissement public.
Suffisant pour que le président de la Commission électorale (IEBC) a annoncé, jeudi 26 octobre, que l’élection présidentielle serait reportée à samedi dans quatre comtés de l’ouest du Kenya, dans lesquels ont eu lieu de violents affrontements entre partisans de l’opposition et la police.
À Migori, toujours dans l’ouest du Kenya, plusieurs centaines de jeunes gens étaient rassemblés aux abords d’une grande rue jonchée de débris et de barricades en flammes, selon des images de la chaîne de télévision kényane NTV.
Une cinquantaine de morts depuis le 8 août
À Kibera et Mathare, deux bidonvilles de la capitale, Nairobi, la police a tiré des grenades lacrymogènes. Des protestataires ont allumé des incendies à Kibera tôt dans la matinée. À Mathara, une église a été attaquée au cocktail Molotov et un électeur a été pris à partie.
À Mombasa, sur la côte de l’océan Indien, des manifestants ont mis le feu à des pneus et à du bois sur la grande avenue.
Le scrutin de ce jeudi fait suite à celui du 8 août qui avait donné gagnant le Président sortant Uhuru Kenyatta, mais avait été invalidé pour « irrégularités ». Le candidat de l’opposition Raila Odinga a finalement décidé de ne pas prendre part à ce second scrutin pour protester contre l’absence de changements au sein de la Commission électorale. Il a appelé ses partisans à boycotter le vote.
Le Président sortant Uhuru Kenyatta, qui fête jeudi son 56e anniversaire, est dès lors assuré de l’emporter face à six candidats mineurs. Mais sa victoire annoncée fera certainement l’objet de recours devant la justice.
Depuis le 8 août, une cinquantaine de personnes ont été tuées dans les violences politiques, en majorité par les forces de sécurité.