Le Forum de Haut Niveau sur le mariage des enfants a pris fin ce 25 octobre. Pour les jeunes participants à l’exemple de Sophie Ndong représentante de l’ONG World Vision, ce rassemblement est un nouvel espoir. « C’est une grande expérience accompagnée d’un espoir de mettre fin à cette question de mariage des enfants. Nous espérons qu’au sortir de cette rencontre, des avancées positives seront notées», a fait savoir la jeune fille qui grâce à l’ONG dont elle est représentante, le mariage d’une jeune fille de 14 ans n’a pas été ficelé.
Selon Eric Hazard, représentant de l’ONG Save the Children West, 15 millions de jeunes filles sont touchées par le mariage précoce chaque année. 40% de ces mariages sont célébrés en Afrique de l’Ouest et du Centre. D’après lui, ce n’est pas du jour au lendemain que les mariages précoces prendront fin. Mais tous les acteurs doivent collaborer autour de trois points à savoir « faire de cette question une priorité pour en finir avec ce problème à tous les niveaux, réaffirmer les lois et les politiques, déterminer l’âge légal de 18 ans pour marier un enfant et travailler en étroite collaboration avec les leaders religieux et traditionnels pour des résultats concluants »
La ministre de la Bonne gouvernance et de la Protection de l’enfance, Ramatoulaye Diop Dieng qui a présidé la cérémonie de clôture a laissé entendre qu’il urgeait d’éradiquer ce fléau. « L’urgence c’est de régler ce problème qui est à l’origine de nombreux maux dans nos sociétés. Nous avons constaté que tous les secteurs actifs sont engagés dans la résolution de ce mal ».
Au sortir de ces travaux, les Organisations non Gouvernementales (ONG) et tous les acteurs de la société civile qui luttent contre ce fléau ont produit un rapport qui met en exergue des résolutions allant dans le sens de mettre fin à ce préjudice qui, à ce jour a brisé plusieurs familles.
Pour éradiquer le mariage précoce il s’agira de « réaffirmer le leadership des gouvernements pour aborder le mariage des enfants en tant que priorité nationale ; renforcer les cadres légaux et politique qui devraient refléter les engagements pris pour mettre fin au mariage des enfants ; élaborer, mettre en œuvre et porter à l’échelle des interventions et programmes sectoriels fondés sur des données probantes ; mobiliser et allouer des ressources humaines et financières spécifiques, provenant des budgets nationaux ; s’assurer que les leaders religieux et traditionnels jouent un rôle essentiel pour informer et mobiliser sur les dangers du mariage des enfants ; s’assurer que les jeunes, surtout les jeunes filles soient des acteurs clé dans les efforts nationaux pour mettre fin au mariage des enfants et encourager l’Union africaine, la CEDEAO, et la CEEAC à renforcer le partage des connaissances et l’apprentissage entre les Etats membres sur les succès et les défis liés aux réponses nationales au mariage des enfants », sont là entre autres les recommandations qui ont été retenues.
Pour les organisateurs, cet appel à l’action vise à galvaniser des actions au niveau local, national et régional en Afrique de l’Ouest et du Centre; mais aussi de renforcer l’élan continental impulsé par des initiatives régionales à l’exemple de la campagne de l’Union africaine pour la fin du mariage des enfants.