De Youssouf DIMMA, Ziguinchor
Une partie de la communauté musulmane de la région de Ziguinchor a célébré l’Aîd El Kebir ce vendredi 1er septembre et lendemain de la station d’Arafat. C’est notamment le cas dans la commune de Ziguinchor et celle de Bignona. Les Imams ayant dirigé les différentes prières ont axé une bonne partie de leurs sermons sur la division dans laquelle les sénégalais célèbrent, au titre de l’année 2017, la fête de Tabaski.
L’Imam Saybatou Yague, qui a dirigé la prière au quartier Lyndiane, par ailleurs représentant à Ziguinchor de la Coordination des Musulmans du Sénégal, a axé son sermon sur la vie du prophète Ibrahim et celle des membres de sa famille, non sans évoquer la division dans laquelle notre pays célèbre la Tabaski. Sur ce, l’Imam Yague a déclaré que pourtant « tous les musulmans sont les mêmes et que par conséquent ils devraient tout faire ensemble. Puisque tel n’est pas le cas, je demande qu’il y ait une compréhension mutuelle entre ceux qui prient aujourd’hui et ceux qui la célébreront demain samedi ».
L’imam Yague a « déploré le fait que certains sénégalais limitent leur célébration de l’Aîd dans les frontières actuelles de nos pays, qui nous ont été imposées par les colons au point que la Gambie puissent prier aujourd’hui tandis que le Sénégal se prépare pour demain comme si ce n’était pas le même peuple, la même communauté religieuse musulmane ».
A la mosquée du quartier Kénia, situé au sud de la commune de Ziguinchor, c’est l’Imam Cheikh Tidiane Diédhiou qui a dirigé la prière de l’Aîd El Kebir. Il a insisté dans son sermon sur la « nécessité pour tout musulman de sacrifier à la tradition prophétique consistant à tuer le mouton dès le lendemain de ‘’Arafat’’ à savoir aujourd’hui ». Insinuant la division dans laquelle les sénégalais célèbrent la Tabaski, l’imam Diédhiou a déclaré : « le Seigneur a édicté que cela se fasse le plus vite possible pour bénéficier de sa grâce ».
Dans la commune de Bignona, c’est l’Imam Ababacar Cissé qui a dirigé la prière de l’Aîd El Kebir. Lui aussi, comme ses compères, n’a « pas apprécié la division dans laquelle notre pays célèbre cette grande fête de l’Islam ».