Une marée humaine de partisans de l’opposition a déferlé ce mercredi 06 septembre à Lomé et dans dix villes du Togo. C’est pour réclamer une alternance politique, dans un pays dirigé depuis 2005 par le Président Faure Gnassingbé.
Amnesty international a estimé à « au moins 100.000 » le nombre de participants dans la capitale, selon son directeur au Togo, Aimé Adi, joint par téléphone.
« C’est du jamais vu, je pense qu’il y a plus d’un million de personnes à Lomé », a de son côté affirmé à l’AFP le chef de file historique de l’opposition, Jean-Pierre Fabre. Le Togo compte environ 7 millions d’habitants.
A Lomé, une foule déchaînée brandissait des pancartes et criait des slogans hostiles au régime de Faure Gnassingbé : « La dictature se nourrit du silence et de l’inactivité », pouvait-on lire sur l’une d’elles.
« Les réformes, c’est des mensonges, on ne les croit plus. Si le peuple est décidé rien ne peut l’arrêter, pas même l’armée », assure à l’AFP Armand Jarre, un manifestant de 26 ans.
Une grande partie de l’opposition togolaise (coalition de cinq partis Cap 2015, le Groupe des six et le Parti National Panafricain -PNP, rejoints par plusieurs partis mineurs), avait décidé de s’unir mercredi pour de grandes marches.
« C’est du jamais vu », a déclaré M. Fabre à l’AFP. « Ce regroupement massif est dû à l’unité des partis d’opposition ».
L’arrivée de Jean-Pierre Fabre a été acclamée par des milliers de personnes au rond-point Be Gakpoto, épicentre des émeutes qui avaient fait des centaines de morts après l’élection du Président Gnassingbé en 2005, année où il a succédé à son père, resté au pouvoir près de quarante ans.
Le chef de l’Etat « a appelé la population au calme, à la sérénité et à la modération », redoutant de nouvelles violences après les manifestations du 19 août, dans un communiqué publié mardi soir.