De Adama SENE, Saint-Louis
Prés d’une semaine après la fête de la Tabaski, le poisson est presque introuvable sur les étals des grands marchés de la vieille cité. Les clientes errent dans tous les sens pour voir la denrée rare. Seuls quelques tas de poissons congelés sont exposés sur les tables des vendeuses de la poissonnerie du marché Sor. Et les prix affichés sont assez élevés pour la clientèle.
Paniers ou seaux à la main, des femmes se baladent désespérément entre les ruelles désertes du marché au poisson de Sor, à la quête de la denrée rare. Moins d’une semaine après la fête des moutons, seules quelques vendeuses de poissons éparpillées dans différents coins du marché ont repris service. Sur leurs étals sont exposés des tas de poissons glacés. Une rareté du poisson qui a causé beaucoup de misères aux clientes saint-louisiennes. « Depuis les premières heures de la matinée, je tourne en rond dans le marché pour voir quelque chose à acheter, mais il n’y a rien. Le poisson se fait désirer, ce qui est étalé sur les tables, n’est pas frais et les prix affichés sont exorbitants. Je ne sais plus quoi faire, ma famille réclame du poisson pour les repas de la journée. Vraiment cette situation est difficile pour les mères de famille » se lamente la dame Ndeye Marie, un panier à la main. Vêtue d’une robe wax « taille mame ». L’air désespéré, une autre cliente dénonce avec la dernière énergie la surenchère des prix du poisson imposés par les rares vendeuses rencontrées sur les lieux. Pour Alice Gaye, elles ont élevé la barre trop haute. « Les poissons proposés sont très chers. Pour trois petites sardinelles, il faut débourser 500 f ou plus et ceux vendus entre 7000 F et 8000 F coûtent en dehors de la période de la Tabaski moins de 3000 francs CFA. Les vendeuses abusent de la rareté du poisson sur le marché pour hausser les prix. Elles doivent savoir raison garder parce que nous sortons d’une fête et que les poches sont presque vides » fustige-t- elle. Indexées du doigt comme étant les responsables de la flambée des prix du poisson, les vendeuses dégagent en touche. Debout devant son étal, la voix rauque et le foulard négligemment posé sur la tête, une des vendeuses tente de justifier et d’expliquer la situation. « Il faut que les clientes comprennent que la rareté et la cherté du poisson ne dépendent pas de nous. Mais c’est la période qui l’impose. On ne peut pas céder le poisson à perte. Déjà le poisson est chèrement acheté auprès des mareyeurs avant de le conserver pendant des jours. Donc, si on y ajoute les frais de transport et autres, on ne peut que le vendre à ces prix, sinon les fournisseurs ne seront pas remboursés » s’est défendue la guet-ndarienne Mére Falla. Pourtant à en croire sa voisine de hangar, la situation de la rareté du poisson ne se rétablira pas de si tôt. « Les pêcheurs guet-ndariens ne prennent le large souvent que trois semaines voire un mois après la Tabaski. Que les adeptes du gros poisson frais gardent encore leur mal en patience » a signalé Khady Diop.