De Adama SENE, Saint-Louis
Les violents vents qui ont balayé la capitale du Nord dans la nuit du Lundi 04 au mardi 05 septembre, ont fait de nombreux dégâts matériels dans cette partie du pays. Des intempéries qui n’ont laissé aucune chance à la statue de l’ancien gouverneur colonial, Louis Faidherbe.
Une statue qui trônait depuis 1886 au milieu des jardins de la mythique place Faidherbe, en face de la porte d’entrée principale de la gouvernance de Saint-Louis (ex palais du gouverneur colonial de l’AOF). D’ailleurs la chute spectaculaire de la statue est la curiosité de nombreux saint-louisiens, mais également des milliers de pèlerins qui sont présents dans la vieille cité pour les besoins du Magal des deux rakaas. Comme pour marquer cette situation à jamais, chaque visiteur des lieux a voulu se photographier avec le monument à terre.
« Je ne suis pas de Saint-Louis et c’est la première fois que je mets les pieds ici. C’est pourquoi j’ai profité de l’occasion pour prendre des photos et les garder en souvenir de mon pèlerinage à Ndar, en bon talibé mouride » a lancé cet originaire de Diourbel, Issa Fall. Tout au tour de la place de prière, chaque groupe y va de ses commentaires et interprétations. Certains y voient simplement la violence des vents dans l’effondrement. Trouvé en pleine discussion avec d’autres fidèles à quelques mètres du jardin, un homme d’une quarantaine d’années, tente d’expliquer ce qui est à l’origine de l’effondrement de la statue Faidherbe.
« Les forts vents qui ont soufflé hier sur cette ile peuvent déboulonner des bâtiments à plus forte raison une statue qui a tenu plus d’un siècle d’existence » a déclaré Modou Gueye. Plus loin un homme vêtu d’un boubou bleu et d’un âge assez mur, déclare que les vieux boulons qui tenaient la statue ne pouvaient en aucun cas résister à la violence des vents. « Les vents n’ont pas duré longtemps, mais la violence avec laquelle ils ont soufflés, pouvaient faire de pires dégâts dans la vieille cité » a soutenu le vieux saint-louisien, Abdou Niang.
Pourtant la thèse de la violence des vents a été dégagée par certains talibés mourides rencontrés sur les lieux. A les en croire, c’est la main de Dieu parce qu’il veut « purifier » le lieu en le débarrassant de cette statue.
« Le hasard n’existe pas, le monument s’est écroulé dans la nuit du parrain dédiée cette année à Cheikh Ahmadou Bamba. Donc il y a quelque chose de mystique derrière cet effondrement » a commenté Khadim Cissé. Comme pour étayer ses propos, il déclare que tous les grands arbres qui entourent le jardin sont pourtant restés debout.
Il faut signaler que la pluie et les violents coups de vent ont fait dans d’autres sites d’importants dégâts matériels. La toiture de l’une des tribunes du stade Me Babacar SÉYE de Saint-Louis, s’est envolée. Dans le faubourg de Sor, des pans de mur d’un bâtiment à Pikine, se sont affaissés sans faire de victimes.