De Alioune Badara Sall
Le collectif pour la défense des intérêts des attributaires de parcelles, propriétaires et héritiers du foncier dénonce une complicité agissante des maires de Rufisque et Pikine dans la spoliation de leurs terres.
Le collectif pour la défense des intérêts des attributaires de parcelles, propriétaires et héritiers du foncier dans le département de Rufisque a tenu ce samedi 16 septembre à la salle des fêtes un point de presse au cours. Il a dénoncé l’accaparement des terres de Rufisque par des élus qui n’en ont pas le droit. Pour Diop Thioune, environnementaliste, une série de spéculations et de détournement de biens appartenant à autrui est notée dans le département. Ces terres appartenant à la communauté léboue ont été spoliées par dit-il des élus du département qui ont usé de documents faux pour muter leurs terres au nom de personnes étrangères à la ville. « Il a été mis en place un scénario mis en place consistant à créer une fraude bien structurée. Des escrocs fonciers, en collaboration avec une certaine administration pour falsifier, détourner en faux et usage de faux, faux en écriture tous les registres de Rufisque pour les mettre en mutation directe à Pikine », déclare l’environnementaliste.
Pour François Goudieu Gueye, président dudit collectif, plusieurs quartiers et localités du département de Rufisque sont victimes de cette spoliation foncière. Il a donné l’exemple de Yenne où toutes les terres du domaine national ont été remises à des courtiers et autres promoteurs qui s’enrichissent sur le dos des rufisquois. A Diamniadio aussi, selon lui, les terres sont cédées à des ressortissants d’autres régions. Cette situation est telle que les terres sont spoliées au point où sous peu il n’y-aura plus d’espaces pour leurs cimetières. De plus, l’avancée de la mer, phénomène qui inquiète les habitants aux abords de la mer, devrait être le combat que les élus locaux devraient porter pour protéger les populations. François Goudieu Gueye n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur les maires Alioune Mar, de la commune de Rufisque Ouest, qui est resté « insensible » voire « complice » des spolieurs. « Au lieu de s’en occuper en arrêtant de vendre nos terres, il distribue des moteurs de pêche aux pêcheurs ». Outre le maire de la commune de Rufisque Ouest, celui de l’Est aussi, Albé Ndoye, aussi en a eu pour son grade. Ils sont tous considérés comme des complices de ces pratiques.
A Bambilor, les membres du collectif n’ont pas manqué de dénoncer l’attitude des maires qui délibèrent contrairement aux textes et règlements qui régissent la décentralisation et qui en font aujourd’hui un fonds de commerce. « A Bambilor, des incursions y ont été notées sans réaction aucune avec à l’appui des plaintes que nous pouvons confirmer sur les placards de Massamba Diène Lo vendus à tort par le maire de Bambilor, Ndiagne Diop », déclare Diop Thioune.
Bénéficiant du soutien de la plateforme des acteurs non-étatiques, ce collectif justifie cet acharnement sur la ville de Rufisque et ses avantages. Et l’environnementaliste de faire savoir que Rufisque est la seule ville au Sénégal à avoir une façade maritime, un dorsale agricole et un héritage colonial. Suffisant pour que ce collectif refuse que ces terres soient accaparées et mutées à Pikine. « On na élu aucun maire pour qu’il des terres et les vendre et même parfois les donner en cadeau à leurs proches qui les sollicite », martèlent-ils. Il dénonce, par ailleurs, une complicité agissante des maires de Rufisque et Pikine de connivence avec le cadastre.
Pour être rétablis dans leurs droits, le collectif pour la défense des intérêts des attributaires de parcelles, propriétaires et héritiers du foncier dans le département de Rufisque entend saisir l’OFNAC à nouveau. « Nous demandons à l’Etat à faire la lumière sur le foncier. Nous voudrions que soient restitués les biens des ayant-droits, victimes de l’avancée de la mer mais aussi des propriétaires fonciers qui ont été abusés et privés de leurs biens. Sangalkam, Jaxaay, Bambilor ne sont pas exclus de la population irrégulière de nos terres sur des délibérations qui ne tiennent pas ». Ce collectif entend poursuivre jusqu’à satisfaction de ses revendications.