L’ambiance était au chaos dans les rues de Mexico, violemment touchées. Le nombre de décès provoqué par le séisme de magnitude 7,1, ce mardi 19 septembre vacillait entre plus de 200 d’après Le Figaro et des centaines d’après Le Monde. Au moment où RFI (Radio France Internationale) annonce le dernier bilan qui, d’après eux, s’élève au moins à 216 morts, dont au moins 21 enfants, qui ont péris dans l’effondrement d’une école. Pourtant, le décompte continue de s’alourdir d’heure en heure. D’après Le Monde, selon les estimations du gouvernement, des centaines de municipalités seraient affectées dans le centre du pays. Les scènes de panique relayées par les médias mexicains sur twitter dans cette mégapole de 20 millions d’habitants ont provoqué des élans de solidarité.
Craintes de Répliques.
A l’aide de pioches, de pelles et de cordes, des centaines d’entre eux se sont spontanément joints aux sauveteurs pour tenter de déblayer les décombres des immeubles ravagés dans le centre et le sud de la capitale. « Silence ! », crie un des secouristes, pour parvenir à écouter la voix d’un possible survivant sous les débris d’un édifice de cinq étages écroulé. Les mexicains craignent les répliques du séisme. Une quinzaine se sont déjà fait sentir, dont une de magnitude 4, risque de faire d’autres victimes dans les prochaines heures.
« Il était 13h15 lorsque j’ai commencé à sentir des secousses et entendre les fenêtres faire du bruit, raconte un correspondant d’Rfi à Mexico, Patrick John Buff. Je me suis alors précipité dehors, la terre et la maison tremblaient. J’ai cru qu’elle allait s’effondrer. Le séisme a dû durer un peu plus d’une minute mais cela paraissait une éternité. Jamais je n’avais vécu un tremblement de terre aussi fort depuis que je vis au Mexique, depuis dix-huit ans, ajoute le correspondant. C’était effrayant et la terre ne cessait pas de se mouvoir. La piscine du voisin a débordé, des objets sont tombés des rayonnages… Chose que je n’avais jamais vue lors des précédents séismes, mes animaux ont fui à toute vitesse comme pris de panique. Actuellement, nous sommes toujours sans électricité et nous restons dehors par crainte de possibles répliques. »
« Au début, ça a commencé par des mouvements verticaux, comme si on assénait des coups ou comme si ça sautait, raconte une mexicaine. Et après, ça a changé pour des mouvements horizontaux faisant tout bouger. Quand j’y pense, il y a douze jours, nous l’avons légèrement senti le séisme. Oui, l’on a senti que ça bougeait. Mais aujourd’hui, ça a été terrible ! Il a été beaucoup plus fort, à tel point qu’il a fallu que je cours dehors parce que j’avais l’impression que la maison allait s’écrouler ! »
Sombre anniversaire
Il y a 32 ans jour pour jour que Mexico, la capitale a subit un mémorable séisme. Hier, jour du séisme, était l’anniversaire du tremblement de terre de 1985 qui avait fait plus de 10 000 morts et dévasté une grande partie de la capitale. Pour commémorer l’anniversaire de cette tragédie, chaque année, les autorités organisaient un exercice de simulation destiné à la population avec une alerte sismique. Personne n’imaginait alors que deux heures plus tard, la capitale et le centre du pays allaient être victimes d’un vrai tremblement de terre. Dans le quartier de la Condesa, Rosita Ramos, 63 ans, soupire devant une voiture écrasée par une chute de pierres : « Le cauchemar recommence trente-deux-ans plus tard ! »
Le Président Enrique Pena Nieto, en déplacement dans l’Etat d’Oaxaca (sud-ouest), est rentré à Mexico à bord d’un hélicoptère. Il a survolé la ville pour évaluer les dégâts et coordonner les secours. « C’est une nouvelle épreuve pour notre pays, » a déclaré dans la soirée le chef de l’Etat, qui a loué « la solidarité » dont font preuve ses concitoyens, exhortant les sinistrés à se rendre dans les refuges ouverts dans les régions affectées.
Le Président américain Donald Trump a pour sa part tweeté son soutien aux habitants de la capitale mexicaine. « Que Dieu bénisse les gens de Mexico. Nous sommes avec vous et nous serons là pour vous », a déclaré le Président, dont les relations avec le Mexique sont exécrables.