Quatre jours après la fête de la Tabaski, certains quartiers de la ville de Dakar peinent à retrouver leur parfum d’antan. La raison se trouve dans les restes de viande, les peaux et cornes d’animaux sacrifés pour les beoins religieux. Pour dessiner une image de la capitale sénégalaise àprès la fête, nous nous sommes interessés à l’un de ses quartiers dits ‘’résidentiels’’, les Hann Maristes.
14h, alors que le soleil chauffe de plus belle, certains riverains du quartier Hann Maristes du côté du lac ont trouvé refuge sous les arbres du ‘’lac maristes’’. A première vue le lieu respire la fraîcheur. Les arbres qui s’y trouvent ont tout pour protéger leurs visiteurs des rayons de soleil qui brûlent en cette période de canicule. Les quelques personnes qu’on aperçoit au loin, laissent penser que l’air à cet endroit bien précis n’a rien avoir avec celui q’uon a respiré depuis le léver du jour.
Mais plus on avance, et plus une odeur nauséabonde vient effacer les hypothèses que nous, nous sommes faites des lieux. D’un air inquisiteur les yeux se balladent de gauche à droite cherchant d’où peut bien venir cette odeur de pouri. Pas besoin de loupe pour débusquer la peau blancche de mouton qui jonche le sol.
La carcasse de peau est jetée à un mètre du lac. Les mouches y ont élu leur quartier général. Interrogé sur cette façon de faire des populations, Malick Ndoye la vingtaine révolue, cigarette à la main ne se gêne pas pour tancer « c’est sale. Au lieu de jeter ainsi à même le sol et déranger les passants, ces personnes peuvent creuser un trou et y mettre la peau et les autres parties de la bête qui ne sont pas consommables. En tout cas c’est ce que nous on fait à la maison. »
A quelques pas de là, Didier Diédhiou, agent d’une société de production d’air oxygéné, contemple la nature le temps d’une pause. Le chant des oiseaux qui viennent se nourrir ou se baigner dans le lac offre une mélodie des plus rares. Abordé sur la question des nuisances olfactives, il rejette la faute sur les parents. « c’est la négligence des parents qui engendre ce constat. Les parents ne s’impliquent pas davantage lors de la fête ; ils ne se soucient pas de l’endroit où les enfants se débarassent de ces restes ».
Et comme solution, il préconise la sensibilisation avant la fête. « le gouvernement avec l’appui des médias doit véhiculer les messages sur les comportements à adopter durant les fêtes, auprès des Imams aussi qui sont très écoutés par les populations ».
Qu’il s’agisse d’anciennes coutumes ou de la négligence de certains, le constat est là, au lendemain de la fête de la Tabaski, certains quartiers de la ville de Dakar perdent de leur éclat. Les autorités en charge de la salubrité de la capitale, pourraient mettre en place des stratégies de collecte, au lendemain de la fête dans les coins focaux de la capitale pour faciliter le travail des éboueurs.