Vingt personnes ont perdu la vie ce vendredi 25 août dans le nord de l’Inde, dans de violentes manifestations qui ont suivi la condamnation d’un gourou pour le viol de deux fidèles. Ce gourou, suivi par de nombreux fidèles dans l’Etat du Haryana au nord, où il dirige un courant spirituel, affirme avoir des millions d’adeptes de par le monde. Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies lorsque qu’un tribunal spécial a reconnu coupable le chef spirituel Gurmeet Ram Rahim Singh du viol de deux femmes.
Selon un journaliste de l’AFP sur place, les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau face à une foule de manifestants lançant des pierres et qui s’en était prise notamment à deux camions de télévision, renversant l’un d’entre eux.
«Il y a 20 morts et de nombreux blessés. Nous essayons de reprendre le contrôle de la situation», a déclaré un responsable policier, qui n’a pas souhaité être nommé.
Il a fallu des années au bureau central d’enquête CBI, pour retrouver les victimes présumées. Car, ce n’est qu’en 2017 que deux femmes avaient finalement déposé plainte. Les autres victimes le faisaient de façon anonyme.
Connu sous le surnom de «Gourou tape-à-l’oeil», en raison de son penchant pour les vêtements criards et les bijoux, ce chef spirituel de 50 ans est à la tête de la secte Dera Sacha Sauda.
S’exprimant avant le verdict, des supporters rassemblés à Panchkula ont manifesté leur soutien au Gourou. Certains estimant que sa secte les avait aidés à sortir de leur dépendance à l’alcool. «J’ai fait partie du mouvement Dera (Sacha Sauda) pendant deux décennies et, tout ce temps je n’ai pas bu une goutte», a expliqué Gajendere Singh, âgé d’une soixantaine d’années.
Des images de télévision montraient des fidèles rassemblés le long des rues, la plupart d’entre eux sanglotant sans pouvoir se contrôler.