Notre compatriote, le chef cuisinier Pierre Thiam a vanté les mérites du fonio en Tanzanie en marge de la conférence TEDGlobal 2017 (Technology, Entertainment and Design). Son objectif est d’améliorer la vie des populations du Sahel avec cette céréale et de l’imposer sur les étals des pays développés.
Les traces de la culture du fonio en Afrique remontent à près de 5000 ans, selon Pierre Thiam. Selon ses recherches, il était très prisé en Egypte ancienne où on en a retrouvé dans des sépultures pour accompagner les défunts.
Cependant, cet aliment est de plus en plus délaissé et n’est aujourd’hui cultivé qu’en Afrique de l’Ouest. Au Sénégal, on retrouve principalement le fonio dans la région de Kédougou, c’est d’ailleurs dans cette zone que Pierre Thiam l’a découvert il y a plusieurs années à la faveur de l’écriture d’un livre de recette.
Selon le chef cuisinier, en raison d’une « mentalité coloniale », les Sénégalais ne valorisent pas leurs cultures locales et préfèrent se tourner vers le riz importé de Chine ou, pour les plus aisés vers les baguettes et les croissants de la France. Pour Pierre Thiam le Sahel regorge d’un potentiel agricole non exploité, « il faut juste changer les conditions d’accès au marché pour libérer ce potentiel », a-t-il affirmé.
« Le fonio pousse sans problème dans une région pourtant sujette à la sécheresse et à la famine. Cette petite graine pourrait apporter de grandes réponses », explique-t-il. Le fonio est une céréale riche en nutriments et acides aminés, en plus, résistante à la sécheresse.
En 2016, une chaîne américaine de supermarchés bio a commencé à commercialiser le fonio à New York. Cependant quelques obstacles subsistent pour faire du fonio un succès sur le marché des aliments sains. Sa production est pour le moment laborieuse car la récolte se fait de façon manuelle avant d’être vannée puis décortiquée. Mais M. Thiam continue d’y croire espérer voir la mise en place de minoterie en Afrique pour structurer sa production.