La pratique du journalisme en ligne est depuis quelques temps, brouillée par le développement des medias nés des technologies de l’information et de la communication. Il y a en effet aujourd’hui autant de sources de « nouvelles » qu’il y a d’individus dans les réseaux sociaux et plus d’informateurs amateurs qu’il n’y a de professionnels de l’information. Au Sénégal, ils(les réseaux sociaux) défrayent la chronique ces derniers jours en s’éloignant de leur cadre d’échanges et laissant la porte ouverte à d’incompréhensibles dérives verbales. Des contenus « illicites » repris par certains sites d’information.
Certes internet est parvenu à rompre le monopole de la collecte, du traitement et de la diffusion de l’information que détenaient les journalistes et autres professionnels de l’information, mais ce n’est pas une raison suffisante pour que « le journaliste internaute » comme disait l’autre ne soit pas vigilant pour procéder à quelques analyses et prendre du recul, avant de pouvoir reprendre des informations diffusées sur la toile, dont aucun fournisseur ne garantit la véracité.
Au Sénégal, le constat qui s’impose est que des sites d’informations reprennent des contenus injurieux ou même obscènes tirés des réseaux sociaux sans mesurer la fiabilité des sources, recouper les données, les agréger et les analyser. Et l’internaute courageusement caché derrière un clavier dénigre, calomnie d’honnêtes citoyens qui ont eu le malheur( ?) d’avoir fait l’objet d’un article de presse. Et c’est la foire aux insultes donnant lieu à toute sorte de dérives verbales.
Avec la dangereuse prolifération des sites d’information, il y a une course effrénée de ce qu’il est convenu d’appeler « buzz » et au scoop. Cette manie en vogue consistant à bafouer sciemment les règles pourtant élémentaires d’éthique et de déontologie de la corporation conduit tout droit à la publication d’inepties.
Diffuser de tels contenus parfois injurieux tirés des réseaux sociaux relève de l’irresponsabilité de certains organes de presse car les journalistes qui publient ces contenus sont responsables au même titre que les auteurs disait un administrateur de site et membre de l’APPEL (association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne).
Les journalistes dignes de ce nom qui ne sont plus les seuls pourvoyeurs de l’information et certains administrateurs de sites doivent par conséquent faire appel au sens de la responsabilité dans le traitement ou la diffusion de certains contenus ou postes jugés attentatoires tirés des réseaux sociaux et qui sont aux antipodes des règles et techniques professionnelles du métier de presse en ligne. D’où l’urgence d’assainir cette corporation, afin de trouver une solution à des dérives indignes et autres pratiques malsaines.