De Adama SENE, Saint-Louis
Il est heures 09 heures passées de quelques minutes dans la grande cour et aux alentours immédiats du lycée Cheikh Oumar Foutiyou Tall, ex Faidherbe. Dans tous les coins sont constitués de petits groupes d’élèves. Au cœur des discussions, l’annulation des épreuves de français à cause des fuites signalées par l’office du Bac. Une situation révoltante qu’ont fustigé les différents candidats rencontrés à la sortie du centre. Selon certains d’entre eux, la négligence et le manque de sérieux des responsables de l’organisation du baccalauréat risquent de leur porter un grand préjudice. « Aujourd’hui, des candidats qui ont fait beaucoup de sacrifices, sont entrain de payer des pots qu’ils n’ont pas cassé. Les fautifs des fuites méritent des sanctions très sévères pour que cela ne se répète plus. Vraiment ils ont anéanti nos espoirs » a râlé la candidate Awa Diop. Aussi abattu que sa camarade, Lamine Sow peine à sortir les mots pour exprimer sa déception. « C’est le Bac de la honte. Dans les annales du Sénégal, il n’y a jamais eu de telles fuites dans l’organisation d’un examen au Sénégal. Pourtant dés les anticipées de philosophie, des fuites ont été annoncées mais malheureusement, les autorités ont laissé faire. Les fortes sommes d’argent dépensées pour nos préinscriptions dans les universités étrangères, sont menacées de tomber à l’eau. Les français ne vont jamais accepter dans leurs universités des diplômes entachés de fraude. Comme ils ont grillé nos espoirs, que des enquêtes se fassent et que tous les coupables soient châtiés durement » a-t-il soutenu. Un appel fortement appuyé par le président de l’association régionale des parents d’élèves de Saint-Louis. A l’en croire, la multiplication des fraudes et des fuites dans les examens et concours méritent un diagnostic sans complaisance et des sanctions exemplaires pour arrêter l’hémorragie. « Nous dénonçons vigoureusement ce qui s’est passé dans le Bac 2017. Un grand tort est causé à nos enfants qui se sont sacrifiés pendant 09 mois. Que les autorités prennent leurs responsabilités pour aller chercher les auteurs où qu’ils se trouvent pour les punir sévèrement. On ne veut pas du rafistolage. Mais plutôt qu’une autre session se fasse et que toutes les épreuves soient reprises. C’est la condition que nous parents d’élèves exigeons des autorités » a déclaré Mamoudou Wone. La situation n’a pas aussi laissé indifférente les syndicalistes de l’enseignement. Ces derniers ont élevé la voix pour déplorer les fuites notées dans l’organisation du Bac. Pour le secrétaire général régional du Sels/O, si les fuites et autres fraudes ont atteint cette dimension, c’est parce que les autorités n’ont jamais voulu entendre raison. « L’alerte a été sonnée depuis longtemps. Au lieu de nous écouter, le ministre de l’Enseignement Supérieur a porté plainte contre les syndicats. Maintenant qu’ils ont cogné le mur frontalement, qu’ils paient les pots cassés en rendant leurs démissions. Et que les fossoyeurs du système éducatif sénégalais soient punis sans état d’âme. Que personne ne soit protégé, quel que soit son statut ou son rang. Ensuite que l’examen soit repris dans sa totalité parce que c’est le seul moyen de crédibiliser le Bac sénégalais. Car le baccalauréat 2017 est une honte » a conclu M. Hann.