Alors qu’il est en cours de révision, le code des télécommunications suscite déjà l’indignation du côté de l’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (Asutic). En effet, selon cette association, le Ministère des postes et télécommunications du Sénégal veut bloquer les applications dites Over The Top (OTT) telles que Whatsapp, Viber etc.
Ces applications qui concurrencent les opérateurs de téléphonie traditionnelles étaient déjà accusées de porter préjudice aux opérateurs qui détiennent une licence. Ces OTT détenus par des géants comme Facebook (Whatsapp) ou Microsoft (Skype), sont la principale raison de la baisse des trafics internationaux, entraînant ainsi une légère baisse du chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie. L’ARTP avait alors promis d’étudier les moyens d’encadrer le réseau.
L’asutic voit en ce « blocage » des OTT, une brèche pouvant mener à la censure pure et simple. « Les citoyens perdent ainsi leur souveraineté numérique » explique l’Asutic.
Outre le blocage des OTT, l’Asutic accuse le ministère des Postes et télécommunications de vouloir légaliser la surveillance d’internet, le filtrage voire la censure sur internet en passant par l’ARTP. « Autrement dit l’ARTP et les opérateurs décideront désormais ce que les sénégalais doivent voir et faire sur internet », explique le communiqué de l’Asutic. Selon le président de l’Asutic, Ndiaga Gueye, l’ARTP et les opérateurs risquent d’écarter progressivement le juge des ses fonctions.
Le ministère des Postes des télécommunications trouvent quant à lui ces propos « tristes ». Le directeur des télécommunications, Modou Mamoune Ngom, affirme ne pas vouloir entrer dans des polémiques stériles. « Le code n’est pas encore finalisé, donc je ne peux pas me prononcer pour le moment », informe Modou Mamoune Ngom. « Des propositions sont en train d’être faites pendant que d’autres sont en train d’être amendées », ajoute-t-il.
Le nouveau code des télécommunications été adopté en janvier 2017, il vise entre autres l’accroissement du niveau de concurrence et d’investissement du privé sur le marché du haut débit. Ce code fait actuellement l’objet de révision de la part du ministère des Postes des télécommunications qui affirme le faire de manière inclusive avec tous les acteurs concernés. Le ministère confie d’ailleurs par le biais du directeur des télécommunications que les travaux ne seront pas finalisés avant septembre.