Social change factory a présenté ce vendredi les travaux de son programme intitulé « objectif bac ». Il vise à aider les lycéens du monde rural à mieux préparer leur examen du baccalauréat. Les écoles visitées ont permis à l’association de constater les dysfonctionnements dans le système éducatif de notre pays en zone rurale.
« Si nous ne nous posons pas les bonnes questions, l’année prochaine on pourrait avoir des braquages pour obtenir le bac », c’est le message d’alerte que lance Sobel Aziz Ngom aux acteurs de l’éducation, mais plus largement à la société sénégalaise. Il appelle à tirer les enseignements des séries de fuites qui ont conduit à l’annulation des épreuves français, d’histoire et de géographie.
Le fondateur de social change factory s’exprimait ce vendredi 7 juillet lors de la session de restitution de leur programme dénommé « objectif bac ». Il s’agit d’un programme piloté par des bénévoles qui ciblent quelques lycées en zone rurale, où ils dispensent des cours aux candidats au baccalauréat et ce, pendant vingt jours.
Le projet est né d’un constat de la part de Sobel Aziz Ngom à l’origine de ce programme qui a démarré depuis 2008. Il avait assisté à une délibération des résultats du baccalauréat à Dioffior où il a constaté un énorme taux d’échec dans le centre d’examen. C’est ainsi qu’il a pensé à appuyer ces candidats en zone rurale dont les écoles ne disposent souvent même pas de bibliothèque.
« Objectif Bac » cible des lycées où le taux d’échec est relativement élevé et qui ne se situent pas à Dakar. Ainsi, 150 bénévoles issus de l’université publique et privée ont-ils été mobilisés pour apporter leur soutien à 3 000 candidats. Outre la formation sur le terrain, « objectif bac » a collaboré avec une plateforme en ligne dédiée aux candidats au bac, et qui propose des vidéos de tutoriel dans plusieurs matières. Des professeurs de mathématiques, de physique, de chimie, d’histoire et de géographie traitent des sujets dans des vidéos de maximum 5 minutes.
Ce programme a permis, selon les bénévoles, à constater les disparités entre les lycées situés en zone rurale et ceux qui sont à Dakar. Selon le sondage réalisé par l’équipe de Social change factory, 6/10 élèves souhaitent poursuivre leurs études post-bac à l’étranger. Ce qui signifie selon Sobel Aziz Ngom que les élèves n’ont plus confiance en leur système. L’étude a également permis de montrer que selon 8/10 profeseurs, l’apprentissage dans les langues locales peut améliorer le niveau des élèves. En effet, toujours selon le sondage réalisé par social change factory, 7/10 professeurs déroulent souvent leurs cours dans les langues locales pour faciliter la compréhension.
Ainsi, social change factory appelle-t-il à une réforme du système éducatif, qui reçoit pourtant 40% du budget national.