Le pays de la Teranga et le royaume chérifien, deux pays frère, un modèle de coopération Sud-Sud. D’ailleurs cette relation bilatérale entre les deux Etats ne date pas d’aujourd’hui. La rencontre de la commission mixte Sénégal-Maroc tenue en début de week-end dans un hôtel de la place s’inscrit dans une longue tradition de coopération initiée par les pères fondateurs à savoir le Président Léopold Sédar Senghor et le roi Hassane II. Ces derniers avaient signé des accords d’échanges d’étudiants entre les deux pays (Maroc-Sénégal). C’est ainsi que chaque année, le Maroc envoie au Sénégal 100 étudiants boursiers, et notre pays envoyait le même nombre de boursiers au Maroc.
« Cette rencontre est d’ailleurs une réunion préparatoire, au comité inter-Etats entre le royaume du Maroc et la République du Sénégal, dans le domaine de l’Education, la formation, la recherche, et la science, notamment tout ce qui est relatif à l’enseignement supérieur, et à l’échange d’étudiants des deux côtés entre le Maroc et le Sénégal » a fait savoir le M. METKAL, Directeur général de l’agence marocaine de coopération internationale.
Après des mois de travail entre les autorités sénégalaises et marocaines, la réunion a été une réussite, car aboutissant à des avancées majeures, des résultats importants dans le domaine de l’enseignement supérieur.
Par exemple, le Sénégal bénéficiera dès la rentrée universitaire du mois de Septembre 2017, d’une augmentation de l’offre de quotas de bourses du royaume du Maroc aux profit des étudiants sénégalais. En effet, le quota annuel passe de 100 à 150 bourses, et en retour le Maroc ne demande rien et se limite aux 100 places qu’il avait traditionnellement. Un acte apprécié par les autorités sénégalaises. « C’est un geste salué à sa juste valeur par la partie sénégalaise, dans ce contexte de massification de l’enseignement supérieur où le nombre de place pose parfois problème » a laissé entendre le Pr Babacar Gueye, Directeur Général de l’Enseignement supérieur sénégalais.
D’autres innovations ont aussi été enregistrées dans le cadre de la commission mixte, avec l’engagement des deux Etats à travailler de concert pour renforcer la coopération, et la collaboration entre des universités marocaines et sénégalaises, notamment dans le domaine de la recherche et de la science à travers deux dimensions. « Le premier, mettre en place des mécanismes qui encourageraient la mobilité des chercheurs, et le deuxième c’est travailler ensemble, apporter des projets conjoints de recherche au profit du continent » nous fait savoir METKAL Mohamed, Ambassadeur, Directeur général de l’agence marocaine de coopération internationale.
Pour une meilleure mise en œuvre des conclusions de la rencontre entre le Sénégal et le Maroc, les deux Etats se sont engagés à renforcer le système de suivi de soumission des candidatures, de manière à avoir une efficacité et une rapidité dans le traitement des demandes. Le tout dans un système d’informations, qui permettra d’accompagner cette dynamique au profit des étudiants des deux pays.
Pour ce qui de la répartition des quotas, le Maroc, sa préférence va à la médecine. A cet effet, la moitié de leur quota va être orienté en médecine, à l’université de Dakar qui va prendre la grande majorité, ainsi qu’à celle de Thiès, et de Saint-Louis.
Concernant les étudiants sénégalais, pour cette rentrée, comme cela a été décidé lors du conseil présidentiel sur l’enseignement supérieur, leur formation sera orientée vers les STEIM (les Sciences, l’Ingenieurie, la Technologie, et les Mathématiques). Ce qui fait que par rapport au quota que le Maroc a offert au Sénégal, le focus a été mis sur ces matières-là.
Une opportunité pour les bacheliers arabes
En effet, l’occasion a aussi été saisi pour demander au royaume chérifien, des places dans les filières arabes, qui pourront désormais accueillir les bacheliers sénégalais arabes, avec la mise en place depuis quelques années, d’un baccalauréat arabo-islamique. La commission mixte, un moment crucial pour accorder les violons, et être en phase avec les aspirations du chef de l’Etat sénégalais et du roi Mohamed VI. C’est dans cette dynamique que la rencontre a consisté à atteindre les objectifs fixés par les deux chefs d’Etats, afin de faire de ce partenariat un modèle de coopération Sud-Sud à l’échelle du continent. Une coopération Sud-Sud rénovée, agissante et solidaire.
Pour le Directeur Général de l’enseignement supérieur sénégalais, « cette coopération est d’autant plus importante avec la décision du Maroc de réintégrer la CEDEAO, un tournant historique. Le Maroc avec ces 32 millions d’habitants, toute sa technologie, et son intelligentsia, c’est aussi un plus pour le Sénégal » soutient le Pr Babacar Gueye.