Le député de Loire-Atlantique a obtenu la majorité des suffrages des 577 députés de l’Assemblée. A 43 ans, François de Rugy devient le quatrième personnage de l’Etat.
François de Rugy, candidat du groupe « La République En Marche », a été élu ce mardi 27 juin, à la présidence de l’Assemblée par les 577 députés du Palais-Bourbon. Avec 353 voix, le député de Loire-Atlantique a obtenu la majorité absolue des suffrages devant Jean-Charles Taugourdeau, candidat des Républicains, qui a recueilli 94 voix, et Laure de la Raudière pour les Républicains constructifs et l’UDI (34 voix).
Le choix, dans la matinée, du groupe majoritaire, avait fait de François de Rugy, 43 ans, le grand favori pour accéder au « perchoir », avant l’élection solennelle, à bulletin secret, lors de la première séance dans l’hémicycle. Après l’annonce du résultat, M. de Rugy a pris la parole. « Vous me confiez une responsabilité dont je mesure la charge, a-t-il lancé. Nous avons été choisis par une minorité de Françaises et de Français. Cela nous confère une responsabilité particulière, celle de reconquérir une confiance que des décennies de crise ont érodée. Ce sera le rôle en premier lieu de la majorité. » Le nouveau président de l’Assemblée nationale a ensuite détaillé les priorités de son mandat : réduction du nombre de députés, dose de proportionnelle aux élections législatives…
« L’Assemblée est trop souvent le symbole de l’opacité. Il faut l’égalité entre les citoyens et les parlementaires. Il faudra des décisions de notre Assemblée sur ses propres pratiques : notes de frais, retraite parlementaire (…). Remettons tout sur la table et garantissons l’égalité et l’indépendance. »
Des projets de « réforme de l’Assemblée nationale » qu’il avait détaillé lundi dans un billet en forme de profession de foi, publié sur sa page Facebook. « Au renouvellement des visages doit correspondre un renouvellement des pratiques », écrivait-il, annonçant une « œuvre de longue haleine » sur laquelle il entendait mettre en place une « logique de projet qui associe les députés qui le souhaitent, par groupes de travail permanents, à son élaboration et à son évaluation ».
Un gage de sécurité
La candidature de l’ex-député écologiste de Loire-Atlantique, désormais LRM, tenait la corde depuis plusieurs semaines dans l’entourage d’Emmanuel Macron. « C’est un bon candidat », jugeait un homme fort du gouvernement, ces derniers jours, en louant l’« expérience » de celui qui a été élu député en 2007, avant de devenir coprésident du groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et vice-président de l’institution lors de la précédente législature. Il s’avère ainsi un bon connaisseur des rouages du Palais-Bourbon, lui qui y avait fait ses premiers pas en 1997 comme secrétaire général adjoint d’un groupe rassemblant des radicaux de gauche, des écologistes et des chevènementistes.
Au sein du groupe majoritaire, composé en grande partie de novices, la candidature de François de Rugy est apparue comme un gage de sécurité pour occuper ce poste aussi prestigieux que stratégique. Alors que l’exécutif communiquait sur sa volonté d’installer une femme à la présidence de l’Assemblée, sa connaissance du fonctionnement de l’Assemblée semble avoir été un facteur décisif pour lui permettre de s’imposer face à deux candidatures concurrentes : celles de la députée du Pas-de-Calais, Brigitte Bourguignon et de Loire-Atlantique, Sophie Errante. Ces deux ex-socialistes ralliées à LRM, qui entament leur deuxième mandat, ont vraisemblablement payé leur manque de notoriété. « Elles ne sont que peu ou pas identifiées par nos députés » confiait, lundi, un élu de la majorité.