Le 13 juin la communauté internationale célèbre la journée de l’albinisme. Son but est de sensibiliser le grand public aux difficultés rencontrées par les albinos dans leur vie quotidienne et lutter contre le rejet qu’ils peuvent parfois subir dans certaines sociétés. Et pourtant dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, les personnes atteintes d’albinisme sont régulièrement victimes d’homicides. La cause réside en effet dans les croyances et les superstitions locales qui attribuent aux organes des albinos des pouvoirs magiques.
Le Malawi n’y fait pas d’exception. Dans ce pays, ils sont victimes de croyances et de superstitions locales. On leur attribue des pouvoirs magiques. Leurs organes, leurs os peuvent être par exemple broyés, puis utilisés dans des potions par des guérisseurs, des sorciers pour proférer richesse et pouvoir.
Depuis 2014 , 65 cas d’attaques, d’enlèvements ou d’assassinats d’albinos y ont été recensés selon les données fournis par la police locale. Pour leur venir en aide, la justice locale avait interdit à tous les sorciers et guérisseurs traditionnels d’exercer. Or, à elle seule la mesure reste insuffisante. La croyance est bien enracinée dans l’esprit des populations et un vaste programme de sensibilisation s’impose.
En Tanzanie, les albinos dont des enfants seraient pourchassés et sacrifiés par ce que leurs organes recherchés pour leurs pouvoirs soi-disant magiques qui se vendent à prix d’or. Selon l’ONG canadienne Under the Same Sun (Sous le même soleil), 43 albinos ont été assassinés l’année dernière, dans ce pays sans compter les nourrissons tués par leurs propres parents. Au banc des accusés « les guérisseurs traditionnels, et Mizengo Pinda, le Premier ministre tanzanien avait décidé de révoquer leurs licences. Raison évoquée ? Leur responsabilité dans les sacrifices d’albinos. Une initiative lourdement critiquée par l’association des tradipraticiens tanzaniens. » Face à la pression de ces derniers jusqu’ici rien de neuf sous le soleil.
Trafic d’organes et de membres d’albinos, un business en expansion
Selon la Croix-Rouge, en Afrique de l’Est, un bras d’albinos rapporte 2.000 dollars et son corps peut rapporter jusqu’à 75.000 dollars. Dans des pays où le salaire mensuel est de 30 dollars, certaines personnes n’hésitent pas à s’adonner à ces actes de « cruauté ».
Le Sénégal n’est pas épargné par ces comportements, même si c’est à un degrés moindre. Ils ne sont certes pas tués et donnés en sacrifice comme ailleurs sur le continent africain, mais les albinos du Sénégal n’en dénoncent pas moins plusieurs maux. Ils se disent victimes de marginalisation, discrimination et exclusion.
Et malgré ces journées de sensibilisation que la communauté internationale leur dédie tous les ans (13 juin), le sort des albinos notamment en Afrique est loin de connaitre une évolution dans nos sociétés moderne.