Ceux qui en ont pris l’habitude ont du mal à s’en détacher. Ceux qui ne sont pas encore dans le mouvement s’empressent à rattraper le train. Dans la flopée des réseaux sociaux qui inonde le quotidien des populations, leur utilisation varie d’une personne à l’autre, d’une couche sociale à l’autre. Il devient difficile pour le citoyen de se séparer de cet outil qui s’impose de plus en plus.
Dans les chiffres généraux présentés 3 ,419 milliards soit 46% de la population mondiale sont des internautes dont 2,306 milliards sont abonnés aux réseaux sociaux soit un pourcentage de 31% de la famille du net. Au Sénégal, plus de la moitié de la population surfe sur les réseaux sociaux et les 90 % y accèdent par leurs Smartphones.
« La mère ‘Facebook… »
Inventé il y a seulement 12 ans, Facebook fait partir des réseaux sociaux les plus faciles à utiliser avec plus de 1,23 milliard d’individus qui se connectent chaque jour. Après Facebook, viennent les autres réseaux comme Youtube, twitter, WhatsApp, Instagram, etc, comme l’indique le diagramme suivant.
‘’Je prends mon selfie, et après ?
Dans une Afrique qui s’intègre lentement dans la mondialisation, l’utilisation des réseaux sociaux reste moins attachée à l’engagement et à la mobilisation sociale. Le selfie (autoportrait fait à l’aide d’un photophone ou d’autres appareils), reste le domaine de prédilection de la plupart des internautes. Selon Mountaga Cissé, enseignant chercheur au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), les sénégalais n’échappent pas à ce phénomène surtout sur le réseau social Snapchat. Le chercheur co –animait, avec d’autres communicateurs ce jeudi, une conférence à l’occasion des journées d’intégrations sur le thème : « Les réseaux sociaux : De la sublimation de moi à l’engagement citoyen ».
Pour le chercheur, en même temps, secrétaire général de l’association des journalistes en ligne du Sénégal, la sublimation de « moi » renvoie au narcissisme qui est« une admiration de soi-même, attention exclusive portée à soi ». Il précise que la plupart des internautes verse dans l’estime de soi, au lieu d’exploiter l’espace public virtuel pour défendre une cause d’intérêt général. Et à Brice Koué, bloggeur et activiste ivoirien, d’ajouter que le selfie n’est pas mauvais en soi. Tout dépend du message et de l’intérêt que cela présente à la communauté, a –t-il déclaré. Non sans préciser que tout le monde est influencé et influenceur.
« Réflechir avant de cliquer…. »
Les réseaux sociaux constituent des réels relais de communication qui peuvent amener les autorités à réagir le plus tôt possible pour remédier à une situation jugée anormale, a expliqué Mountaga Cissé. Sans s’ériger en donneur de leçons, Brice Koué a dressé une série d’interpellations : « Est-ce que ma communauté y gagne quelque chose chaque fois que je publie ? Est ce que je peux être utile pour ma communauté sur les réseaux sociaux ? ».
Des questions qui portent sur la cause commune comme l’inondation, l’insalubrité, la politique, l’éducation, doivent être des sujets à débats sur les réseaux, selon le lanceur d’alerte.
L’exemple de ce qu’il faut faire….
Présents autour de la table, Miguel Godonou, d’ailleurs modérateur de la séance, et Moussa Ngom, tous étudiants au Cesti, ont cité en exemple quelques stars du net qui se sont illustrés par leurs « bonnes œuvres » sur les réseaux sociaux. Ils évoquent notamment le groupe « luttons contre l’indiscipline des sénégalais » et encore Fary Ndao pour leur engagement digital, comme l’indiquent ces images.
« Réfléchir avant de cliquer pour un engagement digital au service de la communauté », ont suggéré les communicateurs.