De Miguel Khalil GODONOU
Affaibli de plus en plus, l’apparence de l’homme fort de Nigéria ne trompe personne. Le président Muhammadu Buhari, 74 ans est malade. Après une longue période à Londres pour des raisons médicales, il est revenu en mars dernier à Abuja. Sans pouvoir assister à aucun conseil ministériel, il est retourné le 7 mai dans la capitale britannique pour les mêmes causes.
Il avait effectué sa première apparition publique le 5 mai dernier. Le 5 mai 2010, le décès du président Umaru Yar’Adua, pour des problèmes rénaux longtemps cachés au grand public, avait beaucoup affecté les nigérians.
Sans indication sur la durée de ce nouveau séjour ni la nature de la maladie du président. Le communiqué alimente d’ailleurs des rumeurs. Il précise tout de même qu’il ne s’agissait que d’une visite de contrôle pour « passer des examens médicaux supplémentaires ». « Le temps qu’il doit passer à Londres sera déterminé par les médecins », a indiqué son porte-parole Femi Adesina.
Selon plusieurs médias, ce voyage met les 190 millions nigérians dans une inquiétude sans pareille. Les absences prolongées et répétitives du chef de l’exécutif, nourrit l’inquiétude des acteurs sociaux et politiques du géant pétrolier africain.
Au pouvoir depuis 2015, Muhammadu Buhari s’est engagé dans la lutte contre la corruption endémique qui gangrène son administration. Nombreux sont ces compatriotes qui craignent le ralentissement de ses efforts avec ses soucis de santé.
La prochaine élection présidentielle est prévue en février 2019. Beaucoup au sein de la société civile et de l’opposition appellent le président à démissionner s’il n’est pas en état de diriger le pays d’ici là. Ses proches, eux, restent silencieux, affirmant que le gouvernement peut poursuivre son travail en son absence.