La séduction est inscrite dans le réflexe de toutes les femmes. Mais pour la femme sénégalaise, c’est comme une seconde nature. Les ‘’bin bin’’ ou ceintures de perles qui jouaient jadis un rôle de protection sont devenus de redoutables armes de séduction pour les femmes sénégalaises. Découverte !
Dans le lit, le glissement ou frottement des perles « bin-bin », appelées aussi « djal djali’ » ou ‘’fer’’, produit un bruit et une sensation qui éveillent l’excitation chez leurs partenaires.
Aissata Maiga, une Malienne très sénégalaise…
Les perles font partie des secrets des femmes sénégalaises au lit…(source : http://tukisenegal.blogspot.sn)
C’est en 2011 qu’Aissata a foulé pour la première fois le sol sénégalais. Venue rejoindre son époux Ameth, gérant d’un petit restaurant de rue, Aissata a fait son contact avec les « bin-bin » à travers les pièces de théâtre sénégalais. Ne voulant pas mourir d’ignorance, la jeune malienne qui ne maitrise toujours pas le wolof (ndlr : langue nationale parlée au Sénégal), demande aux voisines l’histoire des perles autour de leurs reins. « A mon arrivée au Sénégal, dans la ‘’Tangana ‘’ de Alika (ndlr : petit nom de son époux Ameth) je ne regardais que les chaines de télé sénégalaises. Et dans les pièces de théâtre, on parlait beaucoup d’astuces de femmes, des perles. J’ai remarqué que les clients qui venaient pour le dîner s’attardaient sur les commentaires. Ils montraient une sorte d’excitation qui me dépassait et qui a éveillé ma curiosité. Je me suis confiée à ma voisine et elle m’a tout expliqué sur les secrets des bin-bin. Elle m’en a même offert deux », se rappelle Aissata.
A ses débuts, madame Maiga se sentait mal à l’aise avec ces perles autour d’elle. « La première fois, j’avais peur que mon mari me traite de folle. Mais à ma grande surprise, il a adoré et on a passé la plus belle et longue nuit depuis notre mariage », sourit-elle. Plus elle en découvre, plus elle se plait au jeu et compte bien renforcer son arsenal de séduction. Avec la complicité de son amie, elle découvre de nouvelles facettes. « Le lendemain je suis allée au marché pour me ravitailler de perles de tout genre. Aussi-ai-je découvert les « thiourayes » (ndlr: encens mélangés avec différents parfums) que j’utilise bien maintenant. Je me rappelle qu’à cette époque, Alika terminait tôt son travail (elle éclate de rire) parce qu’il ne pouvait plus se retenir devant ma nouvelle collection de séduction ».
Un tas de bin bin (source : http://tukisenegal.blogspot.sn)
Lamine Samb, jeune marié, connait bien les « bin-bin ». A peine le sujet abordé, il en parle comme un agrégé en art de séduction. Pour lui, il est impossible de résister à cet arsenal des femmes. « Tout cela me pousse à aimer davantage ma femme. Si je la vois avec des ‘’bin bin’’ en pleine journée, j’ai juste envie de me jeter sur elle. Pareil avec les petits pagnes. Ça s’ouvre comme serviette, c’est plus excitant ».
Les « béthio » ou petits pagnes, ces autres armes de séduction massive
Jadis servant des dessous aux grandes femmes, comme les jupons dans d’autres cultures, les « béthio » ou petits pagnes sont traditionnellement offerts à une nouvelle mariée. Fatou Touré, vendeuse au marché des HLM de Dakar, nous raconte l’histoire de ces pagnes magiques :
« A l’origine, les ‘’béthios’’ étaient portés par les grands-mères en guise de dessous. Aujourd’hui, avec l’invasion des lingeries fines (culottes brésiliennes, strings, boxers) très utilisées même dans les coins les plus éloignés du pays, les petits pagnes sont devenus un accessoire coquin supplémentaire dont les femmes se servent pour ferrer leurs maris », rappelle-t-elle.
Sur la table de Fatou Touré, on y trouve des colliers de tailles différentes. Sous un tissu jaune, « mère solution » comme l’appellent les clientes, se cachent ces « pagnes sensuelles ». Elles sont trop trash pour être exposées aux yeux de tous. Elles sont vendues sur commande et discrètement « pour ne pas heurter la sensibilité de certaines personnes ».
« 35 ans de mariage, mon mari m’est toujours fidèle »
Béthio, ces petits pagnes avec des motifs érotiques qui font leurs preuves le soir tombé, au Sénégal
Ces accessoires de séduction permettent de rendre fidèles les hommes. C’est du moins l’avis de madame Diarra Séye qui habite l’un des quartiers huppés de Dakar. Malgré son âge avancé, elle a accepté de nous parler de ses techniques de séduction. « Ça fait partie de la vie quotidienne, la séduction. Et j’y investis beaucoup d’argent. Je suis à ma 35e année de mariage et mon mari me voit toujours comme une jeune fille. Je ne me lasse pas pour lui faire plaisir. N’eut été l’heure qu’il fait (ndlr : il 13h et ses petits fils de retour de l’école) j’allais vous montrer ce que je lui prépare pour ce week-end ».
Dans la pièce où elle nous reçoit, une senteur de « Thiouraye » (encens) auquel on prête des vertus aphrodisiaques accueille le visiteur. « Je viens de faire un mélange de « saf safal » ou drogue du sexe. Avec ça, je vais faire un bain la nuit pour augmenter l’intensité des rapports sexuels. Cela va provoquer une chaleur torride mais sans inconvénients. C’est pour ça que mon mari ne traine pas dans les rues de Dakar », assure-t-elle.
Au Sénégal, demandez seulement « Bin-bin, béthio, thiouraye », on vous racontera des histoires, pleins d’histoires!