Les enquêteurs des Nations unies ont déterré des archives publiques et confidentielles sur les exactions menées dans le pays depuis l’arrivée de François Bozizé au pouvoir en 2003. C’est un document de plus de 400pages qui a été publié ce Mardi 30 Mai en Centrafrique, par la force onusienne de ce pays, la Minusca. Bien que la dernière crise rassemble la moitié des crimes commis, la date de 2003 coïncide avec le mandat de la Cour pénale spéciale et, le procureur vient d’arriver à Bangui.
En tout, 620 évènements sont recensés dans ce texte, qui pourrait servir de base à de prochaines enquêtes. Pages après pages, crimes après crimes, le rapport répertorie par ordre chronologique les violations les plus graves : les tueries, les exécutions, les viols, les villages incendiés, la torture ou le recrutement d’enfants soldats.
Quant aux auteurs, tous les groupes armés sont cités, et notamment les Seleka et les anti-balaka, deux groupes responsables selon le document de « violations massives du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire ». Le rapport évoque également les exactions commises par les forces armées centrafricaines, notamment sous le régime de François Bozizé.
Le rapport indique que les violations se sont poursuivies dans un climat d’impunité quasi-totale. Ce même rapport insiste aussi sur l’importance de mettre en place, de manière effective, la Cour pénale spéciale et d’engager des poursuites contre les principaux responsables, tout en choisissant des dossiers prioritaires.
Pour Diane Corner, la représentante adjointe spéciale des Nations unies en Centrafrique, ce rapport est « un signal très fort » pour dire aux leaders qui sont derrière les groupes armés qu’« un jour, il y aura la justice, que les choses qu’ils pensaient oubliées ne le sont pas, qu’il y a un vaste archivage ».
Un message adressé aussi à tous ceux qui pensent au contraire que la paix doit passer nécessairement par des amnisties.